Le permis de conduire est souvent perçu comme un rite de passage nécessaire, mais sa préparation et son passage sont semés d’embûches, notamment les délais d’attente pour l’examen, qui peuvent atteindre 3 à 4 mois dans certaines régions comme le Rhône et l’Ain, selon Auto Plus. Ce problème national a pourtant une solution simple, efficace, et bénéfique pour tous : la généralisation de la Conduite Accompagnée (AAC). C’est notre sujet du jour avec Yves Carra, porte parole de Mobilité Club France
I. Un Constat Chiffré Inquiétant
Chaque année, près de 1,8 million de Français tentent de décrocher leur permis de conduire. Malheureusement, le taux de réussite du premier coup reste faible, loin des standards d’autres examens nationaux :
Ce taux d’échec élevé est le cœur du problème des délais. Chaque candidat qui échoue une première fois doit reprendre des leçons et monopoliser un nouveau créneau d’examen, augmentant mécaniquement l’attente pour tous les autres.
II. L’Évidence de la Conduite Accompagnée (AAC)
La solution réside dans l’apprentissage anticipé de la conduite, dont les chiffres parlent d’eux-mêmes :
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Taux de réussite en AAC : 79,5% de réussite dès le premier passage pour les candidats de 17 ans (votre chiffre), et même plus généralement entre 70% et 75% pour l’ensemble des candidats issus de l’AAC, contre environ 55% à 60% pour la filière traditionnelle.
L’écart de près de 20 points de pourcentage est colossal. Cela signifie qu’un jeune en AAC a beaucoup plus de chance de ne pas repasser l’examen.
Pourquoi l’AAC est-elle si performante ?
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L’Expérience par le Volume : L’AAC exige un minimum de 3 000 km parcourus sur une période minimale d’un an (après la formation initiale). Cette pratique intensive et variée, dans toutes les conditions (nuit, pluie, autoroute), est irremplaçable et rend le candidat plus aguerri.
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La Dédramatisation de l’Examen : Ayant accumulé des heures de conduite bien au-delà du minimum légal, l’élève arrive à l’épreuve pratique avec une confiance et une assurance bien supérieures à celles d’un candidat n’ayant fait que 20 heures de cours.
III. Les Multiples Avantages (Le Côté “Cerise sur le Gâteau”)
Le bénéfice de l’AAC va bien au-delà de la simple réussite à l’examen.
1. Avantages Financiers et Logistiques
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Coût total réduit : Réussir du premier coup permet d’économiser le coût des leçons supplémentaires (souvent 10 à 15 heures) et les frais de représentation à l’examen.
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Assurance moins chère : Les assureurs appliquent un coefficient de surprime réduit, voire inexistant, pour les jeunes conducteurs issus de l’AAC (jusqu’à 50% de réduction la première année par rapport à un jeune conducteur classique).
2. Le Cœur de la Sécurité Routière
L’argument majeur est celui de la sécurité : les études sont formelles, le risque d’accident est considérablement réduit chez les conducteurs issus de l’AAC.
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Un jeune qui a suivi une conduite accompagnée a statistiquement moins de risques de provoquer un accident que ceux qui ne l’ont pas faite. Cela justifie la réduction de la surprime et prouve l’efficacité de cette filière.
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De plus, la période probatoire est réduite à deux ans (contre trois ans en filière classique), signe de la confiance accordée par l’État à la qualité de cette formation.
IV. L’Impact Direct sur les Délais
C’est là que la généralisation de l’AAC devient une solution nationale aux délais :
Si un maximum de jeunes réussissent leur permis la première fois (passant de 59% à près de 79%), c’est 20% de candidats en moins qui auront besoin d’un second passage.
$$\text{Réduction des besoins en places d’examen} \approx \frac{\text{Nombre de recalés initiaux} \times (\text{Taux AAC} – \text{Taux Classique})}{\text{Taux AAC}}$$
En réduisant la demande pour les repassages, on libère un nombre important de places d’examen, ce qui réduit mécaniquement le délai d’attente pour tous les candidats.
Conclusion : Encourageons l’AAC dès 15 ans
Face à l’engorgement des centres d’examen, la promotion active de l’Apprentissage Anticipé de la Conduite (dès 15 ans) n’est plus une simple option, c’est une nécessité de politique publique.
Elle est bénéfique pour :
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Le candidat (plus de chance de succès, moins de coût, moins d’assurance).
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La sécurité routière (moins d’accidents).
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L’ensemble des Français (réduction significative des délais d’attente).

Vive la Conduite Accompagnée ! (c’est Yves qui vous le dit !)