Alors que la migration des grues cendrées n’en est qu’à son tiers, l’épizootie d’Influenza aviaire hautement pathogène continue de frapper durement la Champagne humide. Près de 10 000 oiseaux ont déjà péri et un foyer a été confirmé à Rives Dervoises. La préfète Régine Pam appelle à « passer la vague » avec des mesures strictes de protection, sont notamment concernées 50 communes sur le secteur du lac.
Entretien avec Régine Pam, préfète de la Haute-Marne :
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Grippe aviaire : la Haute-Marne sous haute surveillance autour du Derchaumont
Entretien avec Vincent Montibert, chef du service départemental de l’OFB :
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Grippe aviaire : la Haute-Marne sous haute surveillance autour du Derchaumont
De g. à d. : Fabienne Logerot, directrice de la DDETSPP, Régine Pam & Vincent Montibert
La situation reste extrêmement tendue autour du lac du Der. Face à une épizootie d’Influenza aviaire d’une ampleur inédite, la préfète de la Haute-Marne, Régine Pam, a réuni la presse à Chaumont pour dresser un état des lieux et rappeler les consignes de vigilance. « Notre objectif, c’est de passer la vague », a-t-elle résumé, alors que 7 000 à 10 000 grues cendrées ont déjà été retrouvées mortes dans la région. Un bilan d’autant plus préoccupant que seulement une partie de la migration est accomplie : près de 36 000 grues sont actuellement comptabilisées sur le site du Der, mais plus de 100 000 sont attendues dans les prochaines semaines.
Le chef du service départemental de l’Office français de la biodiversité (OFB), Vincent Montibert, confirme que le pic n’est pas encore atteint : « Les oiseaux continuent d’arriver d’Allemagne et des Pays-Bas. Si le froid s’installe, la migration va s’intensifier ». Outre les grues, quelques cygnes ont également été touchés, ces derniers étant d’habitude davantage touchés par la maladie, contrairement à cette année où les grues cendrées en font les frais, ce qui reste encore à expliquer selon l’OFB.
Des gestes stricts pour éviter la propagation
Le virus ne présente aucun risque pour l’homme, mais il peut être véhiculé indirectement par les animaux domestiques ou les chaussures. Il est donc formellement interdit de manipuler un oiseau mort ou affaibli. Les cadavres doivent être signalés en mairie, qui coordonne l’enlèvement avec les agents communaux et les services spécialisés. Cinq points d’équarrissage ont été installés à Éclaron, Rives Dervoises, Montier-en-Der, Villiers-en-Lieu et Saint-Dizier. Près de 3 000 grues ont déjà été collectées dans ces zones.
Trois niveaux de zones de surveillance
La Haute-Marne est désormais découpée en trois périmètres selon le degré d’exposition au virus.
Zone de protection (3 km autour du foyer de Rives Dervoises) : confinement total des volailles, interdiction de ramassage des œufs et de rassemblement d’oiseaux.
Zone de surveillance (10 km) : contrôles vétérinaires renforcés et sensibilisation des éleveurs.
Zone à risque particulier : une cinquantaine de communes concernées par l’interdiction de la pêche, de la chasse au gibier à plumes et des activités de loisirs en dehors des chemins ruraux ou forestiers.
Ces restrictions sont valables jusqu’au 20 novembre, mais pourront être prolongées si la situation ne s’améliore pas. “Le virus peut survivre jusqu’à huit semaines dans l’humidité”, rappelle Régine Pam. “Le soleil reste notre meilleur allié.”
Contrôles et vigilance renforcés
Des patrouilles de gendarmerie, parfois à VTT, sillonnent désormais les zones à risque pour vérifier l’application des arrêtés préfectoraux. Les contrevenants s’exposent à des verbalisations. La Haute-Marne compte aujourd’hui 28 élevages de poules pondeuses, 13 de poulets de chair et un élevage de canards — autant de sites sous surveillance étroite de la DDETSPP, les services vétérinaires départementaux.
Un contexte particulier à l’approche du Festival de Montier
Le Festival international de la photo animalière et de nature de Montier-en-Der, prévu du 20 au 23 novembre, est maintenu, mais sous conditions. La préfète n’exclut pas que certains sites proches des zones naturelles fassent l’objet d’ajustements. L’enjeu, prévient-elle, est de trouver l’équilibre entre la préservation de la santé animale et la vie du territoire : « Protéger la Haute-Marne, c’est l’affaire de tous. »
Comme chaque mois, l’Etablissement Français du Sang (EFS) Grand Est, par le biais de la Maison du Don de Chaumont, organise plusieurs collectes dans différentes communes du territoire haut-marnais. Zoom en podcast sur le planning de ces collectes et sur le niveau des stocks de poches de sang alors que les journées se font de plus en plus courtes notamment avec le passage à l'heure d'hiver. A noter les nouveaux […]