Depuis trente ans, l’association chaumontaise La Passerelle accueille, écoute et accompagne celles et ceux fragilisés par l’isolement ou la précarité. À l’occasion de cet anniversaire, l’équipe souhaite rappeler l’importance de ce lieu où l’on peut, sans jugement, trouver chaleur, soutien et perspectives. Deux journées d’échanges et de rencontres sont programmées ces vendredi 21 et samedi 22 novembre 2025, à la salle Jean-Masson.
Entretien avec Céline Perret, directrice, et Virginie Goyez, salariée à l’accueil de jour :

Trente ans d’engagement contre l’exclusion
À Chaumont, La Passerelle s’est imposée comme un refuge indispensable pour les personnes en rupture avec leur environnement ou leurs repères. Depuis 30 ans, l’association agit contre l’exclusion, l’isolement et la grande précarité, avec une équipe de quinze professionnels – parmi lesquels une psychologue et une infirmière – épaulés par une trentaine de bénévoles.
Le principe fondateur reste inchangé : offrir un espace accessible à tous, où l’on peut effectuer une lessive, prendre une douche, manger un encas ou simplement s’asseoir autour d’un café chaud. Autant de gestes simples qui, pour certains, sont devenus vitaux. Mais ce lieu va bien au-delà du service pratique : la porte reste ouverte pour écouter, orienter et accompagner.
Aller vers, repérer, soutenir
Les maraudes complètent l’accueil fixe de la rue Félix-Bablon. Elles permettent de garder un lien avec celles et ceux qui ne viennent plus ou n’osent plus franchir la porte. L’accompagnement peut prendre la forme d’une mise à l’abri, d’une aide administrative ou d’un accès facilité aux soins, qu’ils soient physiques ou psychologiques.
En 2024, l’association a accueilli 270 personnes aux profils très divers : jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance, femmes victimes de violences, personnes venant de sortir de détention… À La Passerelle, on ne parle pas de “public cible”, mais de parcours de vie fragilisés.
Une action départementale au sein du SIAO
La Passerelle fait partie intégrante du SIAO, le Service intégré d’accueil et d’orientation de l’État, ce qui lui permet d’intervenir sur l’ensemble du département. En 2024, ce réseau a enregistré 1 817 demandes d’aide, preuve de la réalité des besoins. L’association le rappelle : il n’existe pas de « profil type » pour sombrer. L’égalité des chances se fissure parfois dès la naissance, d’autant plus lorsque les troubles psychiques ou les difficultés familiales ne sont pas identifiés.
Deux jours pour comprendre, échanger et célébrer
À l’occasion de ses 30 ans, La Passerelle organise deux journées ouvertes à tous, ces vendredi 21 et samedi 22 novembre 2025. Conférences, tables rondes, repas partagés, apéros déjeunatoires… L’objectif est autant de sensibiliser que de valoriser les parcours de résilience, ces histoires de remontées à la surface qui font la force de l’association.