Le 11 juillet dernier, a été le théâtre d’une signature symbolique, celle d’une convention renforçant les liens déjà étroits entre la Base aérienne 113 (BA 113) et la Ville de Saint-Dizier. Cet accord, salué par le Colonel Emmanuel Auzias, commandant du site militaire, et Quentin Brière, maire de la ville, formalise une collaboration de longue date et ouvre la voie à de nouvelles initiatives au service du lien Armée-Nation et du développement local.
Loin d’une simple formalité, cette convention est le fruit de plusieurs mois de travail, menés au sein de sept comités techniques dédiés à diverses thématiques du quotidien. En résulte une cinquantaine de mesures concrètes, dont certaines sont déjà en place, visant à faciliter l’intégration des militaires et de leurs familles dans la vie bragarde, à dynamiser l’économie locale et à renforcer la fierté du territoire.
Quentin Brière, maire de Saint-Dizier au micro d’Active Radio
Colonel Emmanuel Auzias Au micro d’Active Radio
Un Ancrage Profond et des Missions Essentielles
La BA 113 de Saint-Dizier, avec ses deux escadrons de Chasse Rafale et une cinquantaine d’avions, est bien plus qu’une simple installation militaire. Elle représente un pilier économique et social majeur pour la Haute-Marne. Son impact se ressent directement sur le territoire de la communauté d’agglomération Saint-Dizier, Der & Blaise, où résident de nombreuses familles de militaires, ajoutant les mplois indirects induits pour la ville et sa région.
Au-delà de son poids économique, la BA 113 joue un rôle crucial dans la Défense et la sécurité nationale. Ses missions sont polyvalentes et essentielles : dissuasion nucléaire (avec le couple Rafale – missile ASMPA opérationnel depuis juillet 2010), protection de l’espace aérien national 24h/24 et 365 jours par an (deux Rafales veillent en permanence), participation aux “bulles de sécurité” des grands événements nationaux et internationaux via le système CROTALE, et sécurisation de l’aéroport de Roissy dans le cadre du dispositif Vigipirate. Les militaires de Saint-Dizier sont également régulièrement engagés dans des opérations extérieures, comme en Afghanistan, soulignant leur rôle actif sur la scène internationale.
Depuis le 1er janvier 2011, la BA 113 est également le siège d’une Base de Défense Nationale, regroupant plusieurs entités militaires de la région, mutualisant ainsi les moyens humains et matériels pour des économies significatives. Ce site, qui emploie environ 2 000 personnes relevant de différents commandements, illustre la réussite de cette transformation stratégique.
Un Siècle d’Histoire et un Avenir Commun
L’histoire de la BA 113 est profondément ancrée dans celle de Saint-Dizier, avec un premier atterrissage militaire dès 1910. Au fil des décennies, le site a vu se succéder différentes unités, des Première et Seconde Guerres mondiales à l’après-guerre, où la base fut reconstruite et inaugurée en 1951. En 1956, elle prend le nom du célèbre Commandant Antoine de Saint-Exupéry, sous l’impulsion du colonel Gavoille, ex-compagnon d’armes de l’écrivain-aviateur.
De la Première escadre de chasse (F84) à l’escadron de bombardement 2.94 Marne (Mirage IV) pour la dissuasion nucléaire, en passant par la 7ème escadre de chasse (Jaguar) et ses nombreuses interventions extérieures, la base a évolué avec son temps. L’arrivée des escadrons de chasse Rafale, le 1/7 Provence en 2006 et le 1/91 Gascogne en 2010, marque une nouvelle ère, consolidant la capacité de dissuasion nucléaire et les engagements opérationnels.
Des Mesures Concrètes pour une Intégration Renforcée
La convention du 11 juillet se concrétise par des mesures phares visant à faciliter le quotidien des familles de militaires et à renforcer l’attractivité du territoire. Parmi elles, la réservation de cinq berceaux dans les crèches de l’Agglo, le raccordement de la piste cyclable du canal d’amenée à la Base, des partenariats avec les commerces locaux, la mise à disposition de parcelles dans la zone de la Malterie avec une conciergerie mutualisée Ville-BA 113, et un projet de reproductions de Rafale piloté par l’UIMM. Ces initiatives répondent à des problématiques concrètes, telles que la recherche de logement et d’emploi pour les conjoints, souvent confrontés aux défis des mutations.
Comme l’a souligné le maire Quentin Brière, le Rafale est un “symbole fort” pour la ville, et ces projets de reproduction permettront de renforcer sa visibilité sur le territoire. Le jeu concours organisé sur les réseaux sociaux avant la signature a d’ailleurs révélé le terme le plus souvent cité pour décrire le lien entre la ville et la base : “indissociable”. Ce mot, ainsi que “emploi”, “synergie”, “fierté”, “partenariat”, et “famille”, témoigne de la forte acceptation et de la reconnaissance de l’impact positif de la BA 113 par la population locale, malgré la question récurrente du bruit.
Un Impact Économique Mesurable et Un Avenir Prometteur
L’étude de l’Insee, diffusée à l’automne 2024, confirme l’impact économique majeur de la BA 113. Elle révèle que 400 emplois sont générés par la consommation des “ressortissants” de la base, et que les revenus de 3 800 personnes dépendent directement de son activité. La base dépense également 12,3 millions d’euros auprès d’entreprises locales. En octobre 2024, 110 communes accueillaient au moins un ressortissant de la BA 113, soulignant son rayonnement sur le territoire.

La signature de cette convention entre la Base aérienne 113 et la Ville de Saint-Dizier marque une étape cruciale dans la consolidation d’un partenariat historique. Elle témoigne d’une volonté commune de travailler ensemble au service du lien Armée-Nation et du développement durable du territoire, assurant ainsi un avenir prometteur pour Saint-Dizier et ses habitants.