Dans le monde en pleine mutation de la mobilité électrique, les expériences concrètes sont les plus éclairantes. Aujourd’hui, nous accueillons Yves Carra, porte-parole de Mobilité Club France, venu partager son premier grand voyage au volant d’une voiture 100% électrique d’une marque chinoise : XPENG.
Pour rappel, XPENG a fait son entrée remarquée sur le marché français début 2024, se positionnant d’emblée sur le segment des véhicules électriques premium. Avant de prendre la route, une étape cruciale : l’acquisition d’une carte de recharge universelle. Yves a opté pour CHARGEMAP, une solution offrant une compatibilité étendue avec environ 90% des bornes européennes.
L’itinéraire choisi pour ce baptême électrique ? Un trajet de 380 km entre Paris et Nantes (promesse tenue, le prochain récit concernera Lyon-Paris !). Parti un samedi matin avec 85% de batterie, Yves confie : “Avec l’autonomie de cette voiture, j’aurais certainement pu faire la totalité de la distance sans recharge… en roulant à 110 km/h, voire moins, sur la file de droite et en étant très doux sur les accélérations.” Cependant, la prudence a prévalu face au risque d’arriver avec une marge de batterie trop faible.
C’est ainsi qu’une pause recharge s’est imposée sur l’autoroute. “Une seule fois, en 17 minutes, sur une borne de 170 kW qui fonctionnait et était libre. C’est toujours un peu l’angoisse…”, souligne Yves. Le coût de cette recharge rapide s’est élevé à 27 euros, permettant une arrivée à Nantes avec un confortable 35% de batterie. Cette obsession du pourcentage, Yves l’admet, est une constante pour tout conducteur de véhicule électrique.
L’aventure ne s’est pas arrêtée à l’arrivée. Sur le parking de l’hôtel, une borne de 22 kW, la plus faible puissance disponible, attendait. Le branchement avec le câble de la voiture s’est heurté à un imprévu : la charge ne démarrait pas malgré le respect scrupuleux du protocole. L’appel à la hotline, après une quinzaine de minutes d’attente, a révélé une cause inattendue : la petite porte protégeant la prise de la borne était mal refermée. “Je revérifie, elle est pourtant bien fermée… Je tape fermement une ou deux fois dessus et ça démarre… c’était un mauvais contact, pas de chance, mais bon à savoir et à transmettre surtout”, insiste Yves. Cette mésaventure aura coûté 12 euros pour récupérer 30% de batterie en deux heures et demie, soit environ 160 km d’autonomie.
Le retour vers Paris, le dimanche après-midi, a nécessité une recharge à mi-parcours. Nouvelle péripétie : sur les quatre bornes de la station, trois étaient occupées et la quatrième hors service. Une attente de vingt minutes a été nécessaire pour qu’une borne se libère, portant la durée de l’arrêt à quarante-cinq minutes au lieu des vingt initialement prévues, pour un coût de 23 euros. L’arrivée à Paris s’est faite avec 40% de charge.
En guise de conclusion, Yves Carra tire deux enseignements majeurs de ce premier long trajet électrique :
- Le coût de l’énergie hors recharge à domicile est comparable à celui d’un véhicule thermique (environ 10 euros pour 100 km).
- Le véritable défi n’est pas l’autonomie des véhicules récents, mais l’incertitude liée à la recharge sur la route. Yves précise : “Avec le type de voiture que j’avais, qui a une très grande autonomie. Avec une petite citadine, j’aurais été obligé de recharger deux ou trois fois, avec à chaque fois au minimum une trentaine de minutes d’attente.”

Le témoignage d’Yves Carra met en lumière les joies et les défis de la transition vers la mobilité électrique, soulignant l’importance d’une infrastructure de recharge fiable et accessible pour un avenir plus serein sur les routes.